Scolarisation des enfants sourds, de la primaire à la terminale
Le projet vise une continuité éducative complète, du primaire au lycée, adaptée à la surdité.
L’objectif consiste à offrir aux jeunes sourds, notamment aux filles, un parcours scolaire adapté du primaire au lycée. Il repose sur deux axes : une éducation spécialisée jusqu’à l’entrée au collège, puis une scolarisation inclusive au secondaire. Des aides pédagogiques spécifiques sont mises en place pour compenser le handicap. Cette approche globale favorise l’acquisition des connaissances et l’autonomie des élèves. Elle leur ouvre des perspectives de formation professionnelle, universitaire et d’insertion sociale.
Enfant sourd et scolarisation
Au Togo, la scolarisation des enfants sourds reste très difficile, notamment en inclusion, où les classes surchargées et l’absence d’aides adaptées entraînent échecs et déscolarisation. Au Togo, plus de 600 000 personnes vivent avec un handicap, dont plusieurs milliers d’enfants sourds. Pourtant, leur réalité reste largement méconnue et négligée. Dans 95 % des cas, les enfants sourds naissent dans des familles entendantes, qui ignorent tout de la surdité et de ses conséquences. Faute de moyens adaptés à la maison comme à l’école, ces enfants se retrouvent sans mode de communication, isolés, incompris, et souvent exclus des apprentissages de base.
L’école Ephphatha, soutenue par L’Appel depuis 2007, accueille environ 150 élèves sourds, enseigne en langue des signes. Grâce à ce mode de communication les enfants sourds peuvent enfin sortir de leur isolement et suivre dans les classes spécialisées le même programme que les enfants entendants dans les classes ordinaires. Leur accès au collège est ainsi favorisé. Au secondaire, L’Appel soutient l’inclusion d’élèves sourds dans deux collèges de Lomé, avec des intervenants spécialisés qui traduisent les cours en langue des signes. Depuis 2014, un accompagnement est aussi proposé au collège Agbalepedogan, où 31 élèves sourds sont inclus dans des classes ordinaires. Des intervenants spécialisés y assurent un appui pédagogique, notamment en reformulant les cours en langue des signes.
d’enfants souffrent d’une perte auditive invalidante, dont près de 60 % sont causés par des facteurs évitables (infections, complications à la naissance…)
des personnes souffrant d’une perte auditive sévère vivent dans un pays à revenu faible ou moyen
des personnes ayant besoin d’un appareil auditif dans le monde en disposent réellement.
Faciliter l’inclusion scolaire
A Lomé, notre partenaire, l’école Ephphatha, permet à de jeunes sourds de poursuivre leur scolarité au-delà du primaire.
L’Appel soutient également l’inclusion au secondaire :
– Depuis 2014, un accompagnement est proposé au collège, où une trentaine d’élèves sourds, inclus dans des classes « ordinaires », reçoivent le soutien de répétiteurs, sourds eux-mêmes. Ceux-ci reprennent chaque jour en langue des signes les cours dispensés à l’oral par les enseignants du collège . L’objectif est de permettre à ces jeunes jeunes de ne pas être laissés pour compte dans des classes de 80 à 90 élèves entendants.
– Grâce à ce soutien spécialisé, certains peuvent accéder au lycée où le même dispositif est en place.
Renforcer les apprentissages
Le soutien de L’Appel contribue à une prise en charge complète et efficace de l’enfant sourd :
- bilans médicaux pour les enfants
- tutorat pour les orthophonistes et formation en langue des signes
- soutien à la pédagogie spécialisée et fourniture de matériel pour les enseignants,
- réunion d’information et formation à la langue des signes pour les parents
Langue des signes et implication des parents
Depuis plusieurs années, L’Appel finance des cours de langue des signes pour les parents, afin de renforcer la communication familiale. Face à une participation initialement faible, les enseignants ont mis en place une nouvelle organisation. Tous participent désormais aux cours, formant de petits groupes conviviaux. Les sessions ont lieu dans les salles de classe, rapprochant les parents du quotidien scolaire de leur enfant. Proposés plusieurs jours par semaine, ces cours offrent plus de flexibilité et rassemblent une cinquantaine de participants.
