Causes et conséquences méconnues de la malnutrition infantile
La malnutrition, définition.
– la dénutrition :
— émaciation (faible rapport poids/taille)
— retard de croissance (faible rapport taille/âge)
— insuffisance pondérale (faible rapport poids/âge) ;
– les carences en vitamines ou en minéraux,
– le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation (par exemple, les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et certains cancers).
Si nous agissons essentiellement sur les causes et conséquences de la dénutrition, toutes les formes de malnutrition sont à prévenir.
Malnutrition infantile et maternelle, préoccupations internationales
La malnutrition et les maladies infectieuses sont les causes principales de la mortalité infantile. Ajoutons que la malnutrition chronique infantile commence souvent par un retard de croissance intra-utérin lié à une malnutrition déjà maternelle. Explications.
Les causes méconnues de la vulnérabilité des enfants et des femmes
La malnutrition infantile et maternelle s’explique par une combinaison de facteurs biologiques, sociaux, économiques et culturels, qui rendent les femmes et les enfants particulièrement vulnérables :
La grossesse
Dès la grossesse, les besoins nutritionnels des femmes augmentent pour assurer le bon développement du fœtus. Si ces besoins ne sont pas couverts, les conséquences peuvent être graves : accouchements prématurés, faible poids de naissance... Après la naissance, l’allaitement nécessite également un apport calorique et nutritionnel renforcé. Or, dans de nombreuses familles, les femmes mangent en dernier, parfois en quantité insuffisante, surtout en période de crise ou de pénurie alimentaire.
Les 5 premières années
Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement exposés. Leur organisme en pleine croissance a besoin de nutriments essentiels pour se développer. Un enfant mal nourri lors de ses deux premières années de vie (= période des 1000 jours, depuis le début de la grossesse, jusqu'à ses deux ans révolus) peut souffrir de retards de croissance, d’un affaiblissement du système immunitaire, de troubles du développement cognitif, voire de séquelles cérébrales, souvent irréversibles.
Les inégalités
À cela s’ajoutent des inégalités structurelles : manque d'accès aux soins, à l’éducation, à l'information sur la nutrition, ou encore à des ressources économiques suffisantes pour garantir une alimentation équilibrée. Dans certains contextes, les femmes n’ont pas de pouvoir de décision sur les dépenses alimentaires du foyer, bien qu'elles soient considérées responsables des repas.
L'héritage
Enfin, la malnutrition est intergénérationnelle : une mère malnutrie a plus de risques de donner naissance à un enfant malnutri. Sans intervention, ce cercle vicieux se répète de génération en génération. Agir contre la malnutrition, c’est donc avant tout soutenir les femmes et les enfants, en leur donnant les moyens de se nourrir correctement, de manière durable et autonome.
Les conséquences graves de la malnutrition infantile et maternelle
Le rapport 2023 de l’UNICEF révèle qu’un enfant atteint de malnutrition aigüe sévère a 11 fois plus de risques de mourir qu’un enfant bien nourri. De plus, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ajoute que la malnutrition est un facteur sous-jacent dans près de 45 % des décès d’enfants de moins de 5 ans (soit environ 3 millions par an) :
– soit par ses effets directs (« mourir de faim »),
– soit parce que leur organisme affaibli n’a pas pu combattre une maladie infectieuse telle qu’une pneumonie, le paludisme etc.>
–> Ces chiffres soulignent l’urgence d’une prise en charge précoce et d’une prévention efficace pour éviter ces conséquences dévastatrices.
Par ailleurs, la malnutrition infantile ne se limite pas à la faim. Elle affecte :
– Le développement cognitif : baisse des capacités d’apprentissage, retards intellectuels.
– Le système immunitaire : vulnérabilité accrue face aux infections courantes.
– Le potentiel économique futur : un enfant malnutri risque de gagner jusqu’à 20 % de moins à l’âge adulte (Banque mondiale).
– Et, à l’échelle des pays, la malnutrition peut entraîner des pertes économiques estimées à jusqu’à 3 % du PIB. Le saviez-vous ? Investir dans la nutrition est l’une des interventions les plus rentables : chaque dollar investi dans la nutrition rapporte jusqu’à 16 dollars en bénéfices économiques (Copenhagen Consensus, 2016).
Face à cela, il est indispensable de renforcer les programmes de prévention : éducation nutritionnelle, allaitement maternel exclusif, diversification alimentaire, dépistage précoce. Il faut soutenir les initiatives locales et les organisations qui agissent sur le terrain, aux côtés des familles.