A LA UNE ​ : Haïti, Burkina Faso, El Salvador

Quand l’insécurité menace les missions humanitaires...

Ordinairement, L’Appel s’associe à des acteurs locaux pour répondre à des besoins précisément identifiés et améliorer durablement la vie des enfants. Les partenariats nécessitent que les porteurs de projets se rendent sur place, une à deux fois par an en moyenne. Ensemble, bénévoles de L’Appel et acteurs locaux suivent le développement du projet, s’assurent de la qualité de la réponse apportée, évaluent les effets à court, moyen et long terme.

Pourtant, aujourd’hui, de nombreux porteurs de projets ne peuvent plus se rendre sur le terrain. L’insécurité grandissante dans de nombreux pays nous amène à revoir notre fonctionnent, nos moyens de communication et nos projets.

En 2021 déjà, les contraintes liées à la crise sanitaire et à l’insécurité ont empêché les porteurs de projets de se rendre sur le terrain. Seulement 3 missions avaient pu être réalisées alors qu’il s’en déroule habituellement chaque année autour de 25. Mais, comme pour 2020, d’autres modes d’actions et de relations pour travailler avec nos partenaires dans les pays se sont mis en place et le lien avec le terrain ne s’est jamais distendu.

En 2022, même si certaines missions ont pu reprendre, d’autres restent suspendues à de nouvelles crises en cours.

Coup d’état au Burkina Faso

Au Burkina Faso, la situation n’était déjà pas très favorable, en dehors de la capitale. Le 30 septembre, un nouveau coup d’état après celui du 24 janvier 2022, est venu renforcer les tensions politiques et sociales. Les groupes militaires responsables de la démission de l’ancien chef autoproclamé ont instauré la fermeture des frontières, la suspension de la constitution et la dissolution du gouvernement.
À cela s’ajoute une montée de violence à l’encontre des français qui sont accusés par les militaires d’avoir accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba et de préparer avec lui une contre offensive. Pour cela, l’Ambassade, le consulat général et tous les services français sont fermés jusqu’à nouvel ordre.

Assassinat, manifestations, pillages et choléra en Haïti

En Haïti la situation est également très préoccupante. Depuis plusieurs mois déjà, le pays est plongé dans une profonde crise économique, humanitaire et sécuritaire, notamment avec l’assassinat du Président Jovenel Moïse en 2021.

Et alors que le niveau de vie est très bas pour la majorité de la population haïtienne, Ariel Henry, dont le gouvernement assure l’intérim de la présidence de la République, a pris une décision conséquente. Le 14 septembre 2022, en augmentant de près de 130 % le prix de l’essence et de 90 % celui du kérosène et du diésel, le premier ministre a provoqué des manifestations massives à Port-au-Prince et dans plusieurs grandes villes du pays. Il faut aussi compter avec les bandes criminelles qui pillent le pays ; Nos partenaires nous disent qu’ils n’osent plus sortir.
En outre, la hausse du dollar, l’inflation généralisée et les pénuries alimentaires accentuent la crise économique.

Enfin, à cela s’ajoute la résurgence de l’épidémie de choléra qui a déjà fait une quinzaine de morts depuis le début du mois. « Après l’introduction de la bactérie par des casques bleus en 2010, une épidémie a sévi jusqu’en 2019, faisant plus de 10 000 morts. L’annonce, dimanche, de nouveaux cas et de sept premiers morts a réveillé les craintes d’un nouveau désastre ». (Le Monde)

D’autres pays sont en proie à un contexte d’insécurité généralisée

La criminalité, le banditisme, les risques de manifestations violentes et d’enlèvements sont très présents dans des pays comme le Salvador. Cela s’explique notamment par la présence dans ces régions de gangs ou de groupes de militaires.

Situations à suivre …
Pour l’heure, la force de nos partenariats montre son efficacité !